samedi 16 février 2008

La Librairie Le Livre à Tours

vous invite Vendredi 29 février à 20 heures
à une rencontre/lecture
avec Dominique Meens
à l’occasion de la parution aux éditions P.O.L
de Aujourd’hui demain

[…] eux toujours venus du nord, par treize et vingt-quatre et cinq dont un qui se soulève, quitte le groupe, plonge vers le rivage, et se pose, flotte, flotte, flotte, et, soulevé par un mouvement plus fort de la houle, entrouvre les ailes puis les replis promptement comme du linge une fois la vague passée, flotte se décide, démarre, cinq ou six grands coups d’ailes et les pieds qui pataugent pour aider, il plane sur l’eau à la toucher, rejoint le fil doucement bougé que Matisse Andreas Gomez n’a pas remarqué mais l’oiseau bien sûr que lui attendait d’où qu’il flottait, avait patienté tant que l’une de ces colonnes qui ne longeait pas la plage mais coupaient au travers de l’eau venues du nord-ouest, de la pointe qu’on voyait là-bas quand la brume était moins dense, avait flotté tant qu’elle passe à portée de vol. Il y aurait eu ceux qui longeaient la côte et ses découpes, appuyés sur le courant d’air venu du sol ; et ceux qui dès la pointe se décidaient au plus court et se laissaient glisser vers l’eau, s’appuyant sur quoi ? sur la réponse du pacifique au vent ? sur la mince couche d’air dont on dit qu’elle fait des miracles ? Les voilà qui montent l’un après l’autre, douze, huit, treize, et deux lignes qui s’unissent là-haut, quarante mètres, forment un V inégal, et dérivent au dessus des salines, disparaissent.


Aujourd’hui demain P.O.L 2007 suit Aujourd’hui je dors P.O.L 2003 en attendant, Aujourd’hui ou jamais.
Puisque aujourd’hui dort, demain fait le boulot : voyager, rêver, mourir, avec de l’amour toujours tout autour.
L’auteur convoque à ces fins quelques doubles. Réel : Matisse Andreas Gomez, un auteur sud-américain, pour le voyage ; fantasmatique : Ulysse, pour le rêve ; idéal : Nerval, pour un Tombeau.
Le voyage découvre l’amour, le rêve montre ce qui l’empêche et le Tombeau où il conduit. Rien qu’on ne sût déjà mais qu’il est intéressant, agréable et amusant de vérifier.
Quant à la forme : un roman, une sotie, un tombeau, réunis.

Dominique Meens : «Les bouquins, ça doit servir à ça : mettre en cause le langage et les formules toutes faites»

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